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La découverte des personnages |
Gros plan sur un épisode de la saison |
Le tout premier épisode est évidemment celui des premières fois, celui par lequel nous apprenons à connaître les personnages, leur nom, leurs traits de caractère, leur moyen de gagner leur vie et leurs divertissements favoris. D’emblée, ils y exposent leurs particularités, souvent verbales, parfois gestuelles. En voici quelques-unes.
La première particularité de Phoebe apparaît à travers une réplique à propos du collègue avec qui Monica doit passer la soirée : « Il mange de la craie ? », s’inquiète-t-elle. Rien ne laissait prévoir que le garçon en question aurait pu pratiquer cette perversion inédite, mais c’est la seule question que Phoebe a trouvé naturel de se poser. Ainsi, dès sa première réplique, elle nous est présentée très excentrique.
Chandler quant à lui est plus réaliste. Il n’est pas dupe lorsque Monica nie avoir un rendez-vous amoureux avec un certain Paul, le sommelier. La description qu’elle fait de la soirée attendue n’appelle, de la part de Chandler, qu’une conclusion, évidente pour tout le monde : « Pour moi, c’est bien un rendez-vous galant ». Il apparaît donc ici comme un garçon tout à fait sensé, impression qui ne durera pas, puisqu’il poursuit aussitôt avec le récit de son rêve, dans lequel il se voyait avec un téléphone greffé à un endroit précis de son anatomie qui s’est mis à sonner, car sa mère, pour une fois, l’appelait. Il achève définitivement de se déconsidérer en laissant échapper une réflexion qu’aucun homme n’accepterait de faire à haute voix : « Parfois, j’aimerais être lesbienne ». Comment s’étonner alors que tant de gens l’aient cru homosexuel ? C’est sans doute pour faire oublier cette fâcheuse impression que son cri du cœur, lorsqu’apparaît Rachel en robe de mariée et fuyant la cérémonie des épousailles bourgeoises, est celui-ci : « Je veux un million de dollars ! ». Puisque le vœu de Ross « Je veux me marier » semble s’exaucer dans la seconde où il est formulé, pourquoi pas les vœux des autres ?
Lorsque Ross fait son entrée, en retard comme il le sera bien souvent, c’est pour lancer un « Salut ! » d’un ton lugubre, souligné par le fait qu’il tient un parapluie. Son premier contact physique avec Rachel sera un coup de parapluie ! Lugubre, Ross est aussi désagréable : ce jour-là, tout le monde l’énerve, à plus forte raison quand on lui pose des questions idiotes comme « Mais tu ne savais donc pas que ta femme était lesbienne ? ». Aussi souhaite-t-il qu’elle aille en enfer pour l’avoir abandonné.
Joey semble être le plus raisonnable et le plus équilibré. C’est lui qui lance la première raillerie visant Ross : « Quand ce type dit “Salut”, j’ai envie de me tuer ». Et c’est encore lui qui fait la seule suggestion intelligente de la soirée : une virée dans les boîtes de strip-tease pour oublier les ennuis !
Rachel apparaît la première fois en robe de mariée. Son rêve de midinette à elle, c’est de se marier avec un homme qu’elle considère comme un objet utilitaire qui fournit argent et plaisir. Mais l’amour véritable, elle ne l’a visiblement jamais connu. On devine dès cette première scène que Ross va tenter sa chance. Il est là, comme un chien mouillé, embarrassé, pétrifié, incapable d’aligner trois mots cohérents. Elle, bien sûr, ne voit rien. Mais dès le lendemain, ils conviennent qu’un prochain rendez-vous serait possible. Leur histoire d’amour commence donc dès ce premier épisode.
Cette scène de présentation passée, qui nous a également fait connaître le Central Perk, nous découvrons le second décor le plus important, celui de l’appartement de Monica. Rachel est au téléphone avec son père. Elle lui annonce, comme une évidence, qu’elle va rester chez Monica qui n’a même pas été consultée. C’est immédiatement l’affolement quand son père accepte sa suggestion de ne plus subvenir à ses besoins. Certes, elle lui a dit qu’elle se passerait désormais de son argent, mais de là à prendre au sérieux une résolution de ce genre !
Phoebe chante pour la première fois une de ses chansons dont elle seule a la recette. C’est une simple comptine destinée à réconforter Rachel, selon elle. Pour la première fois aussi, le premier prétexte venu sert à la faire taire : Phoebe est une horrible chanteuse, mais elle est seule à l’ignorer ! Son égocentrisme se révèle lorsque les garçons lui proposent de les aider à monter les meubles en pièces détachées de Ross : « J’aimerais, mais je n’ai pas envie ! », répond-elle.
Le caractère peu porté au sérieux de Chandler et Joey apparaît lors de cette scène de bricolage : incapable de terminer le travail, Joey jette à la poubelle l’inévitable pièce en trop, bien connue des acquéreurs de meubles fabriqués en usine, puis tous deux se paient la tête de Ross l’inoffensif, dont l’ex-femme a gardé la totalité des biens après le divorce. Il n’empêche que, pour inciter Ross à se consoler ailleurs, Joey développe un raisonnement très brillant sur la comparaison entre les femmes et les crèmes glacées avant de conclure : « Prends une cuillère ! ». On ne saurait mieux dire et Ross va s’y appliquer dès le lendemain en invitant Rachel.
Monica est la malchanceuse typique. Dès la première aventure qu’on lui connaît avec Paul, le sommelier cité plus haut, on la voit se faire rouler par ce dragueur qui lui a fait croire qu’il était impuissant afin de mieux entrer dans son lit sans devoir attendre le « cinquième rendez-vous ». Les yeux enfin ouverts grâce à ses chers amis, Monica se vengera... sur la montre de Paul !
Une autre première fois : Rachel comprend le sens du travail. « C’est comme ça qu’on peut acheter des choses », lui révèle Monica. Mais Rachel est incapable de faire seule ne serait-ce qu’un simple café... Sortie pour chercher du travail, elle renonce très vite et fait les magasins. Comment lui ouvrir les yeux sinon en l’obligeant à découper toutes les cartes de crédit ouvertes sur le compte de son père ? « Bienvenue dans le monde réel !». Et ce nouveau monde s’ouvre à elle en tant que serveuse au Central Perk.
Comme vous le voyez, il y a déjà tout dans ce premier épisode. Mais cela ne doit pas vous dissuader de regarder les autres. Après tout, il n’y en a que deux cent trente six !
Par L'équipe du Fan Club Français de Friends
Extrait de 10 ans de Friends, page 30
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